Professeur HES associé au sein de la filière d’architecture, Redouane Boumaref s’intéresse aux conséquences de l’introduction de la numérisation dans les processus de construction.
TRANSFORM

En 2012, après différentes expériences estudiantines et professionnelles, Redouane Boumaref rejoint la HEIA-FR en tant que chargé de cours en expression informatique. En parallèle, il suit une formation didactique afin de parfaire ses compétences pédagogiques. A ce moment-ci, cela fait déjà dix ans que le chercheur est en Suisse. «Après le bac, j’ai obtenu mon diplôme à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger et j’ai rejoint la Suisse en 2002 pour suivre un Master en Architecture au sein de l’Université de Genève.»

Entre l’obtention de son diplôme en 2006 et son arrivée à l’école, Redouane Boumaref multiplie les expériences. Repéré par un de ses enseignants, le chercheur se voit proposer un poste d’assistant au sein d’une école privée, spécialisée en accompagnement infographique du bâtiment. Même s’il ne représente qu’un temps partiel, ce premier contact avec le monde de l’enseignement est un moment clé dans la carrière du jeune chercheur: à l’avenir, il continuera à transmettre son savoir. Avec l’arrivée de ses trois enfants, Redouane Boumaref cumule les activités en travaillant également au sein de bureaux d’architectes genevois. En 2014 finalement, il consacre tout son temps à l’enseignement et à la recherche au sein de l’institut TRANSFORM de la HEIA-FR, en s’intéressant particulièrement à la digitalisation des processus de construction. Ses travaux sont guidés par les interrogations suivantes: Comment la numérisation peut-elle apporter une réelle efficience dans les processus de construction ? Quel est son impact sur les entreprises et leurs projets ? Quelles peuvent en être les conséquences sur notre espace bâti, sur l’urbanité et le patrimoine ?

En 2014, il commence à collaborer avec les Transports publics genevois (TPG). «Ces questions qui m’intéressaient ont rapidement trouvé écho au sein des TPG. L’entreprise était confrontée à un gros projet de construction et avait envie de réfléchir à une méthodologie différente. Avec l’institut TRANSFORM, nous avons donc mis en place un projet de recherche unique et inédit. Il faut dire que depuis 2014, année de lancement du projet, on observe une mutation généralisée dans la méthodologie de la construction. La digitalisation entrant en force, de nombreux défis apparaissent, ce dont les TPG avaient bien conscience», précise le chercheur. «Il faut voir les TPG comme un système global, dont l’activité principale est la mobilité. Même en tant que fonction, celle-ci doit bien être logée quelque part. L’entreprise détient des bâtiments pour l’administration, la technique, les véhicules, le stockage, etc. Ces bâtiments devaient être repensés à l’aune de la digitalisation.»

En parallèle de ses activités de chercheur, Redouane Boumaref dirige également le CAS en coordination BIM (Building Information Modeling). Cette formation est la seule de Suisse romande, et la première en Suisse. Elle repose sur la formation des professionnels du bâtiment aux questions de digitalisation et d’intégration de la modélisation digitale dans le système constructif. «En collaboration avec l’EPFL, la HEIG-VD, l’HEPIA, la SIA et le CRB, nous avons lancé cette formation en 2017. Celle-ci répond à un besoin du marché: les professionnels doivent être formés à ces nouveaux enjeux qui prennent de plus en plus de place dans le monde de la construction. Les cours permettent aux participants d’acquérir les compétences et l’expertise nécessaires pour assurer la coordination d’un projet BIM. Jusqu’ici, nous avons certifié 43 collaborateurs. Actuellement, 20 sont en cours de certifications pour cet été.»

Redouane Boumaref accorde encore une partie de son énergie à la formation des professionnels de demain. Il dispense différents cours d’expression informatique aux élèves Bachelor de la filière d’architecture et d’informatique au sein de l’Ecole technique de la construction.

Répertoire des compétences HES-SO

6 avril 2021